door © brusselnieuws.be
Vincent Glowinski, beter bekend onder zijn alter ego Bonom, stelt voor het eerst tentoon. Van hem zijn tekeningen, schetsen en studiewerken te zien in de galerie van kunstinstituut Iselp. Hetgaat om een duotentoonstelling met fotograaf Ian Dykmans, die ’s nachts in het kielzog van destraatkunstenaar optrok.
Werk van Bonom aan de Hallepoort. Wie goed kijkt ziet hem aan de muur hangen (© Ian Dykmans)
Het instituut voor beeldende kunsten Iselp heeft regelmatig boeiende tentoonstellingen in zijn galerie aan de Waterloolaan, tussen de Naamsepoort en Louiza. Dat is ook het geval met het expo-tweeluik Glowinski – Dykmans.
De expo luistert naar de naam Bonom, le singe boiteux (Bonom, de manke aap, red.), en gaat gepaardmet de uitgave van een boek met dezelfde naam. Ze toont tekeningen en studieschetsen van Vincent Glowinski en foto's van Bonom in volle actie die door Ian Dykmans (1974) zijn gerealiseerd.
De foto’s verlenen een tijdloze dimensie aan de werken. Het geheel wordt aangevuld met een meerdan 15 meter lang monumentaal beeldhouwwerk van Glowinski: een van perkamentleer gemaakte slang die als ledenpop opgehangen wordt en beweegbaar is.
MONUMENTALE MUURSCHILDERINGEN
Bonom veroverde sinds 2005 het Brusselse straatbeeld met talrijke monumentale muurschilderingen. Het gaat dan om skeletten, dieren en personages, wat mysterieus van aard. De kunstenaar realiseerde die meestal op clandestiene wijze, dikwijls op moeilijk plaatsen.
Vorig jaar trad Bonom uit de anonimiteit. Voortaan zou hij door het leven gaan als Vincent Glowinski, de naam die ook op zijn paspoort prijkt. Hij nam ook al deel aan dansvoorstellingen van Ultima Vez, het gezelschap van Wim Vandekeybus.
Ter gelegenheid van deze expositie geven de Iselp en CFC Éditions het eerste kunstboek uit over Bonom. De monografie Bonom, le singe boiteux bevat een selectie foto's van Ian Dykmans en tekeningen van Vincent Glowinski.
Bij Iselp vinden talrijke evenementen plaats rond de expositie, zoals een signeersessie, performances en ontmoetingsmomenten met de kunstenaars.
'Bonom, le singe boiteux', van 24 januari tot 22 maart bij L'Iselp, Waterloolaan 31B , 1000 Brussel. Ma. tot za. van 11 tot 18 uur, do. tot 20 u. Gratis toegang.
COMMENTAIRE DE DIVERITY
SACRE BONOM
On aime ou on déteste le Street Art. Difficile de résister au charme des œuvres de Bonom.
Les graffitis sauvages défigurent la ville ; les œuvres folles de Bonom lui donnent vie.
A Bruxelles, tout le monde connaît « Bonom », artiste fantasque qui rêve d’animaux en pleine ville, sur nos murs les plus inattendus. Hautes perchées ou campées dans les endroits les plus improbables, au nom de vues imprenables, les silhouettes tour à tour touchantes, échevelées ou fantomatiques de Bonom font désormais partie du paysage. Elles suscitent bien souvent l’admiration pour la proximité complice qu’elles déclenchent ou la liberté de ton et de mouvement dont elles sont le fait. Elles ont aussi - et ce n’est pas négligeable - redonné vie et enchantement à de nombreuses perspectives hideuses ou des façades morbides.
Le niveau artistique, tant de la qualité de réalisation que de l’audace de la démarche, ne laisse pas planer de doute sur l’apport de ces peintures. Au point que même l’échevin du Tourisme de Bruxelles-ville en a dressé un portrait élogieux sur la RTBF, qualifiant l’oeuvre de l’artiste comme un plus pour le patrimoine local. Au point qu’innombrables sont les photographes et les admirateurs qui en amassent les trésors auhasard des rues, des tunnels de métros, des bâches d’échafaudages ou des bords de chemins de fer. Au point que la télévision et plusieurs journaux du pays se sont penchés sur le cas de ce graffiteur d’exception.
Malheureusement, ce doux dingue pour lequel habitants et passants nourrissent une forme d’affection, au vu du cadeau qu’il a offert à notre capitale, risque gros pour ce que la juridiction qualifie de vandalisme, d’atteinte à la propriété et de dégradation de bien public. La police est actuellement chargée de ce dossier.
Or pour lui, qu’il s’agisse d’une façade privée anonyme ou d’une commande, comme ce fut le cas de la part du Musée d’Histoire Naturelle, la préoccupation est la même et ne signifie en rien une volonté de nuire ou de transgresser à tout prix. La démarche est celle d’un créateur en recherche de liberté d’expression dans l’espace public et d’élargissement du cadre de l’art : surprendre le regard, quel que soit le support et le lieu.
Nous savons tous que le phénomène massif des graffitis dans nos métropoles (et désormais nos villages) est d’une ampleur telle qu’il suscite malaise et questions. Mais la réalité ne permet pas de séparer facilement ce qui tiendrait de la pure désinvolture ou nuisance et ce qui serait plus de l’ordre d’un « street art » ou d’un graffiti dit artistique, dont les auteurs se vendent parfois très bien en galerie d’art. D’autant moins que les uns et les autres sont souvent les mêmes personnes (côté nuit ou côté jour), avant tout aspirées par une soif immense de liberté et un manque d’espace dans un monde bétonné que quadrillent des murs innombrables, finalement tant au sens propre qu’au sens figuré.
Voilà plus de trente ans que nos enfants crient sur nos murs, et nous n’avons toujours pas été en mesure d’y répondre quoi que ce soit de plus subtil que de criminaliser ou tenter d’effacer candidement la chose, avec plus ou moins de véhémence suivant les fluctuations du climat d’insécurité, qui n’a pourtant rien à voir avec les graffitis. Or n’est-il pas « laxiste » – pour employer un mot à la mode – de laisser uniquement à la publicité le soin de colorer l’espace sans ménagement ? N’est-il pas laxiste de laisser nos villes se développer de façon anarchique et dantesque sous la pression d’intérêts financiers ou par insouciance écologique. C’est pourtant ce contexte agité, qui a favorisé l’éclosion puis la déferlante du tag dans le paysage urbain.
Paradoxalement, on doit pourtant aux graffiteurs d’avoir réhabilité des kilomètres carrés de béton aveugles ou de zones de chancres urbains, par la couleur, la créativité et les appels à sortir de la torpeur ambiante. On aura du mal à expliquer à des milliers de jeunes ou moins jeunes sympathisants, que Bonom, Color et les autres devront payer pour l’exemple, pour la tolérance zéro ou pour la confusion que nous n’arrivons pas à dissiper autour d’une forme d’expression controversée peut-être, mais bien vivante et multiforme
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