LE BUSSY OLIVIER LE SOIR
La diplomatie pour les nuls, de Olivier Le Bussy.
Attendue depuis cinq ans, la visite du président Obama en Belgique a été menée comme une opération (éclair) de séduction. Le moment de cette visite était opportun, à plus d’un titre. Américains et Européens se devaient d’afficher leur indéfectible unité face à la démonstration de force russe. La visite d’Obama pouvait aussi être lue comme une carte d’excuses (sans verser dans la contrition, pas le genre de la maison) des Etats-Unis, pris en flagrant délit d’espionnage de leurs alliés du Vieux Continent. L’occupant de la Maison-Blanche devait, enfin, donner à l’Union européenne des gages que Washington ne la tient pas pour quantité négligeable.
Si le Président a dégusté une revue de la presse belge jeudi matin, en même temps que son ristretto romain, il a dû en conclure qu’en termes de relations publiques, la mission bruxelloise est un succès. Il faut convenir que Barack Obama reste un flamboyant VRP des Etats-Unis, quand bien même les espoirs - qui a dit : les illusions ? - suscités par son élection ont-ils été déçus. Sans faire injure aux dirigeants européens, il n’en est pas un qui possède la moitié de son charisme. Barack Obama est de ces leaders politiques qui parviendraient à subjuguer leur auditoire en lisant le mode d’emploi d’une machine à laver. Sa prestance, son entregent, son aisance oratoire sont tels qu’ils peuvent produire un écran de fumée autour de son discours.
Car, à y regarder de plus près, Barack Obama ne s’est pas privé de faire la leçon à ses hôtes européens. Il les a priés de presser le pas pour assurer la sécurité de leur approvisionnement énergétique - glissant au passage que la conclusion de l’accord de libre-échange UE-Etats-Unis faciliterait l’exportation de gaz de schiste américain (polluant, faut-il le rappeler ?) vers l’Europe. Il a rappelé que "la liberté a un prix", soulignant qu’"Oncle Sam" entendait que les Européens partagent ce sentiment et investissent davantage dans le domaine militaire.
Tout cela a été dit avec le sourire et la courtoise de l’ami bienveillant, mais exigeant. Dans l’expression "offensive de charme", tous les mots ont leur importance.
COMMENTAIRE DE DIVERCITY
L’OFFENSE FAITE À L’EUROPE
Dans offensive de charme, il y a offensive, dans offensive il y a offense, l’offense faite à l’Europe par le charmeur du serpent Poutine.
On a eu tort de lui donner le Nobel de la paix comme si on lui avait donné le bon Dieu, sans confession.
Ce sourire soudain me fait très peur.
MG
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