FIGAROVOX/TRIBUNE - L'écrivain et académicien Jean d'Ormesson lance un appel en faveur des chrétiens d'Irak. Il remercie le cardinal Barbarin d'avoir sauvé l'honneur d'une Europe et d'un monde désespérément absents.
Jean d'Ormesson est chroniqueur, éditorialiste, écrivain et philosophe. Il est également membre de l'Académie française. Son dernier livre, «Comme un chant d'espérance», vient de sortir.
Il se passe dans ce monde, et souvent autour de nous, et parfois même chez nous, beaucoup de choses affreuses et tout à fait inacceptables. En Libye, en Syrie, au Mali, dans plusieurs pays d'Afrique, en Ukraine, hier dans les Balkans, dans le Caucase, au Tibet - aujourd'hui encore, peut-être? -, avant-hier au Cambodge ou au Rwanda, des abominations ont été commises. L'origine et le sommet du mal, nous les connaissons. Elles sont européennes: Hitler et son national-socialisme, Staline et son communisme, les uns et les autres si longtemps acclamés par des populations aveuglées et par de soi-disant élites devenues folles.
Dans un coin névralgique du Moyen-Orient, au nord de l'Irak, entre la Syrie, la Turquie et l'Iran, surgit soudain comme la foudre un péril formidable et nouveau: l'État islamique - le Daech, en arabe - d'Abou Bakr al-Baghdadi, dit le calife Ibrahim, il y a encore quelques semaines tout à fait inconnu.
AUPRÈS DE CE QUI EST EN TRAIN DE SE DÉVELOPPER AUTOUR DU CALIFE IBRAHIM, AL-QAIDA APPARAÎT COMME UNE ORGANISATION LARGEMENT DÉPASSÉE EN MATIÈRE DE TERRORISME ET DE CRUAUTÉ.
Mossoul et ses champs de pétrole sont déjà tombés. Bagdad, au nom prestigieux, siège, il y a un peu plus de mille ans, d'une des civilisations les plus éblouissantes de l'histoire, est sur le point d'être emporté. Depuis la chute de Saddam Hussein, ou peut-être plutôt depuis sa prise de pouvoir, l'Irak n'en finit pas de poursuivre son chemin de croix. Sunnites et chiites se massacrent sauvagement. Auprès de ce qui est en train de se développer autour du calife Ibrahim et de son Daech, al-Qaida apparaît comme une organisation largement dépassée en matière de terrorisme et de cruauté.
Les conséquences de l'ascension fulgurante de l'État islamique sont imprévisibles. Le jeu politique risque d'en être largement modifié. Il n'est pas exclu que nous assistions à un rapprochement entre les États-Unis, la Russie, l'Iran - et peut-être même Assad - auquel personne n'aurait pu croire il y a encore trois mois.
N'importe quoi d'inattendu et de terrifiant peut naître de la situation actuelle dans cette région du monde. Le plus clair, en tout cas, est qu'en proie à une des persécutions les plus cruelles de tous les temps les chrétiens d'Irak sont menacésd'extinction.
Avec Abraham, légende ou réalité, la Mésopotamie et l'Irak sont à la naissance du judaïsme - et donc du christianisme. Les communautés chrétiennes d'Irak sont parmi les plus anciennes de l'histoire. Elles sont sur le point d'être exterminées.
UNE QUESTION EST SOUVENT POSÉE : QUE PEUT-ON FAIRE POUR LES CHRÉTIENS PERSÉCUTÉS ? D'ABORD, NE PAS LES OUBLIER.
Il n'est pas question de réclamer un statut particulier pour les chrétiens où qu'ils soient. Mais il est tout aussi impossible d'accepter que les chrétiens d'Irak soient traités aujourd'hui comme ils le sont par l'État islamique en voie de constitution autour de Mossoul et peut-être, demain, de Bagdad.
Une question est souvent posée: que peut-on faire pour les chrétiens persécutés? D'abord, ne pas les oublier. Prier pour eux si l'on est croyant. Agir en leur faveur par les voies politiques et diplomatiques. Les accueillir dans des pays où ils pourraient survivre. Leur témoigner de toutes les façons possibles une solidarité et un soutien. Faut-il que l'Europe soit faible et les Nations unies peu présentes pour avoir laissé se dérouler le fil des massacres annoncés! Le cardinal Barbarin, en se rendant aux environs de Mossoul en compagnie de deux prélats, n'a pas seulement apporté avec courage aux chrétiens d'Irak l'appui de l'Église de France. Il a sauvé l'honneur d'une Europe et d'un monde désespérément absents. Toutes les instances nationales et internationales ont le devoir de prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui peut encore être sauvé.
Il est impossible de ne pas souligner aussi le mal que fait à l'islam un mouvement comme celui de l'État islamique d'Abou Bakr al-Baghdadi. L'islam est une grande et belle religion. Il faut la reconnaître, la respecter, l'honorer. Mais il faut aussi que les musulmans dénoncent eux-mêmes avec force les abominations du soi-disant État islamique. Nous dénonçons ici toutes les formes d'intolérance qui peuvent se présenter chez nous à l'égard de l'islam. Nous attendons des musulmans de France et d'ailleurs qu'ils dénoncent aussi les horreurs du califat de Mossoul et qu'ils le combattent activement.
* Membre de l'Académie française
COMMENTAIRE DE DIVERCITY
DANIEL BARENBOIM ORPHEE DES TEMPS MODERNE ET MESSAGER DE LA PAIX
Difficile de dire les choses mieux, plus simplement et synthétiquement que Jean d’Ormesson. Si, on le peut et Daniel Barenboim le prouve avec les cent dix musiciens qui forment son fabuleux orchestre le « Divan occidental oriental »nommé ainsi en souvenir du plus beau recueil de poésie de Goethe, écrit en hommage à l’Orient.
Il est composé de jeunes musiciens juifs, palestiniens, syriens, Irakiens etc. Quinze ans après la création de son orchestre mythique, son chef charismatique, le grand Daniel Barenboim demeure fidèle à sa vision qui est celle d’un orchestre composite et interculturel qui continue à jouer ensemble malgré le drame qui se déroule à Gaza. Pas un seul des jeunes musiciens qui composent cet orchestre n’a déclaré forfait. Tous sont restés et ils continuent à faire de la musique ensemble, à partager des repas dans un climat de franche égalité.
Ils se tiennent très fort, ce qui confère à la musique qu’ils interprètent un sentiment d’authenticité et de sincérité qui se révèle irrésistible. Oui, Jean d’Ormesson a raison, nous le savons tous : ce que nous vivons au présent est une conséquence du passé.
Mais il ne faudrait pas perdre de vue, rappelle Barenboïm, que plus de la moitié des Palestiniens de Gaza ont moins de 15 ans, c’est dire qu’ils n’ont pas la mémoire longue du célèbre académicien français. Beaucoup ont été tués, les autres sont habités par la haine. Les tunnels ont été détruits, pas la capacité de lancer des fusées ; la supériorité technologique des Israéliens ne les protège pas à long terme ; quand on voit combien souffrent les Palestiniens on ne peut que partager la conviction de Barenboim : « à long terme, Israël » est perdu et le musicien ressent cela comme une tragédie profonde.
Pour faire partie de ce merveilleux orchestre il ne suffit pas d’être bon musicien, il faut partager la conviction du chef d’orchestre que seule une solution de caractère pacifique est de nature à résoudre le conflit israélo-palestinien. Celui qui ne partage pas ce type de conviction ne reste pas longtemps attaché l’orchestre. Surtout, et c’est ce qui fait vraiment la différence, on attend des musiciens de cet extraordinaire orchestre qu’ils soient, comme le voulait Hannah Arendt, « capables de penser », penser avec leurs oreilles de musiciens.
C’est depuis très longtemps notre conviction : ce sont les artistes et pas les politiques qui réussiront à construire le monde de demain, pour ceux qui pensent qu’il y aura encore un monde humain demain. On se souviendra de la profession de foi interculturelle de Bernard Foccroulle et aussi de l’engagement de Jan Goossens directeur du théâtre flamand.
Ni les militaires, ni les politiques ne détiennent la clé de l’avenir. Les artistes oui. On peut ne pas aimer Jean d’Ormesson pour diverses raisons, pour son orientation politique par exemple mais ce qui est sûr, c’est qu’il déploie un esprit de synthèse sidérant ce qui rend la lecture de ces éditoriaux fluides inspirés par le temps long extrêmement stimulante.
MG
WIE DANIEL BARENBOIM IN ZEITEN DES KRIEGES FRIEDEN STIFTET
Berliner Morgenpost
Daniel Barenboim fordert die Gleichheit aller im Nahen Osten. Derargentinisch-israelische Stardirigent verweist dabei auf sein West-Eastern Divan Orchestra, dem Israelis und Palästinenser angehören.
Von Volker Blech
Foto: AFP
Bleibt seiner Vision treu: Stardirigent Daniel Barenboim bei einem Konzert in Buenos Aires. Mit seinem West-Eastern Divan Orchestra, in dem Israelis undPalästinenser gemeinsam spielen, kommt er am 24. August wieder in die Berliner Waldbühne
Im Nahen Osten ist Krieg. Heftige Diskussionen gab es deshalb unter denMusikern des West-Eastern Divan Orchestra (Wedo), jenem Orchester, in demjunge Menschen aus Israel, Palästina, aber auch aus Ägypten, Syrien, Iran, demLibanon oder Jordanien mitspielen. Aber der argentinisch-israelische DirigentDaniel Barenboim, der das Jugendorchester vor 15 Jahren gegründet hat, hält anseiner Vision des friedlichen Miteinanders im Nahen Osten fest. Er sei stolz auf seine Musiker, sagt Barenboim. Am 24. August wird das Divan-Orchester zumAbschluss seines diesjährigen Sommersaison in der Waldbühne gastieren.
BERLINER MORGENPOST: HAT DER GAZA-KRIEG AUSWIRKUNGEN AUF DAS AKTUELLE PROJEKT IHRES WEST-EASTERN DIVAN ORCHESTRA?
Daniel Barenboim: Es ist natürlich ein Thema, mit dem sich alle täglichbeschäftigen. Aber kein einziges Mitglied des Orchesters hat deswegen seineMitwirkung abgesagt. Alle sind gekommen. Gleich am Anfang hatten wir einesehr lange Orchesterversammlung. Darin haben alle ausgesprochen, was siedenken. Natürlich mit unterschiedlichen Positionen. Aber keiner hat sichgeweigert, mit den anderen zu spielen. Jetzt proben wir täglich zusammen, essenzusammen, spielen unsere Konzerte. Es hat sich bestätigt, dass wir dochzusammenleben können.
Das funktioniert in der politischen Realität nicht. Warum in einem Orchester?
Voraussetzung ist, dass eine Gleichheit aller existiert. Das ist im Orchestermöglich. Vor einer "Tristan"-Partitur sind alle gleich, jeder muss seinen Teilbeisteuern. Nur wenn alle zusammenhalten, ist es möglich, die Musik mit großerKraft zu repräsentieren.
HAT SIE AN DEN KONTROVERSEN DISKUSSIONEN IM ORCHESTER SELBER ETWAS ÜBERRASCHT?
Nein. Es war doch nicht das erste Mal. Allerdings war es diesmal etwas heftiger,aber der ganze Krieg war heftiger. Es ist schon so, sie leiden alle sehr unter der Situation im Nahen Osten. Jeder auf seine Weise.
WIE MUSS MAN SICH DAS VORSTELLEN. SCHAUEN SIE ALLE GEMEINSAM DIE NACHRICHTEN?
Nein, die meisten informieren sich im Internet oder im Fernsehen. Aber alle sindbestens informiert. Es sind nicht nur Musiker, die allein in der Musik leben.
DIESER HEFTIGE KRIEG MIT DER HAMAS HAT VIELE WELTWEIT DESILLUSIONIERT. KAUM EINER REDET ÜBER EINEN DAUERHAFTEN FRIEDEN ODER ÜBER DIE ZWEISTAATEN-LÖSUNG, SONDERN MAXIMAL ÜBER EINEN HALTBAREN WAFFENSTILLSTAND.
Wir alle wissen, dass die Gegenwart aus der Vergangenheit resultiert undeigentlich nur ein Übergang ist. Aber man vergisst, über die Zukunft zu reden.Bei all den Gesprächen und Verhandlungen, die geführt werden, spürt man, dassnur über das Heute nachgedacht wird. Aber was passiert übermorgen, nach demWaffenstillstand, mit all dem Hass, der zurück bleibt. Die Tragödie in Gaza isteine doppelte. Einerseits hat man so viele Menschen getötet, darunter vieleKinder. Man darf nicht vergessen, dass die Hälfte der Menschen in Gaza unter15 Jahren alt ist. Diese Jugend ist jetzt voller Hass und soll die Zukunftgestalten. Für Israel bedeutet es, ja die Tunnel sind weg, aber die Möglichkeit,Raketen abzuschießen, ist geblieben. Diesmal hat Israel noch seinenRaketenschutzschirm, den Iron Dome, aber in Zukunft wird es auchtechnologische Entwicklungen auf der anderen Seite geben. Wenn man sieht,wie die Palästinenser jetzt leiden, dann hat Israel langfristig verloren. Das ist fürmich persönlich eine große Tragödie.
ES GIBT MODELLE, WONACH DAS LEBEN DER ISRAELIS UND DER PALÄSTINENSER WIEDER WIRTSCHAFTLICH UND SOZIAL MEHR VERSCHRÄNKT WERDEN SOLLTE, UM FRIEDEN HERZUSTELLEN?
Und kulturell, um es nicht zu vergessen. Deswegen ist unser Projekt auch sowichtig. Ich bin sehr stolz darauf, auch wenn es nur 110 Musiker sind. Wenn einpalästinensischer Solo-Klarinettist sein Solo in "Tristan" spielt, versuchen alleIsraelis das Beste, um ihn dabei zu unterstützen. Und umgekehrt auch. Wo sehenSie so etwas sonst? Ich bin wirklich wahnsinnig stolz auf meine Musiker.
IN BERLIN GAB ES DEMONSTRATIONEN GEGEN ISRAEL MIT ÜBERRASCHEND JUDENFEINDLICHEN PAROLEN.
Das ist inakzeptabel. Nicht nur in Berlin.
GLAUBEN SIE AN EINEN NEUEN ANTISEMITISMUS IN EUROPA?
Die Entwicklung ist negativ. Man kann die Politik Israels kritisieren, aber mandarf keine Erneuerung antisemitischer Gefühle zulassen. Eigentlich kann man esnicht Antisemitismus nennen, weil die Palästinenser genau so semitisch sind wiedie Juden. Das ist philologisch falsch. Ob wir wollen oder nicht, wir gehörenirgendwie zueinander.
HAT DER AKTUELLE KONFLIKT IRGENDWELCHE AUSWIRKUNGEN AUF DAS KONZERT IN DER WALDBÜHNE?
Nein, wir werden wieder so gut spielen, wie wir können.
HABEN SIE VOR, NEBEN INSTRUMENTALISTEN IRGENDWANN AUCH JUNGE DIRIGENTEN ANS ORCHESTER ZU BINDEN?
Es gibt beispielsweise Domingo Hinduyan, der im Divan Geige gespielt hat undjetzt Assistent ist. Er ist halb Syrer, halb Venezolaner. Er fängt an zu dirigieren.Und es gibt einen jungen Israel, Lahav Shani, der hat den Gustav-Mahler-Dirigentenpreis gewonnen und bereits bei der Staatskapelle Berlin ein Konzertvon Michael Gielen übernommen. Er ist ein sehr begabter Junge. Ich muss auchlangsam darüber nachdenken, was passiert, wenn ich nicht mehr da bin. Ichmöchte jetzt aber nicht melodramatisch werden. Es ist mir schon klar, dassmeine Zukunft kürzer ist als meine Vergangenheit. Das Wedo ist nicht an einePerson gebunden, sondern an eine Idee. Das heißt nicht, dass ich bereits einenNachfolger suche, aber es bedeutet, dass ich ganz klare Strukturen schaffenmöchte, die sowohl dem Orchester als auch der neuen Akademie in Berlin eineZukunft sichern.
GIBT ES DIRIGENTEN, DIE SIE ALS BARENBOIM-SCHÜLER SEHEN?
Meine ehemaligen Assistenten, natürlich. Antonio Pappano in Covent Garden, Sebastian Weigle in Frankfurt oder auch Philippe Jordan in Paris. Insofern gibtes eine Schule.
BRAUCHT ES FÜR DAS WEDO EINEN SPEZIELLEN DIRIGENTENTYP?
Er muss gut sein. Und es muss jemand sein, der empfindsam ist für den Nahost-Konflikt. Andere werden es auch nicht machen. Es gab bisher nur eineAusnahme und das war Pierre Boulez. Er ist ein großer Dirigent, ein großerKomponist und hat einmal den Divan dirigiert.
DAS ORCHESTER IST SCHON SEHR VON IHNEN GEPRÄGT?
Bisher gab es noch kein Bedürfnis der Musiker nach anderen Handschriften.Womöglich hat die Homogenität davon profitiert. Alle Leute, die durch den Divan gegangen sind, das sind inzwischen rund 250 Musiker, habe es hiergelernt. Deswegen spielen sie auch gleich.
DAS WEDO SPIELT SEIT 15 JAHREN. DIE ERSTBESETZUNGEN SIND INZWISCHEN ERWACHSEN UND HABEN SELBER FAMILIE.
Ja, wir sind praktisch schon in der dritten Generation. Die Erstgeneration wieGeiger Guy Braunstein, der immer noch kommt, wenn er Zeit hat, istinzwischen über 40. Edvard Said hat mir in einem unserer letzten Gespräche, das war 2003, einen treffenden Satz gesagt. Er sagte, wir werden beide mehrvom Divan lernen, als wir dort unterrichten. Und er hatte Recht. Wenn ich dieStaatskapelle dirigiere, das Orchester der Mailänder Scala oder das Wedo, es istimmer dasselbe, alles was ich sage, kann einen Musiker weiter bringen. Aber diejungen Musiker fragen plötzlich: Warum? Es kann um ganz einfache Dinge wiedas Aushalten eines Tones gehen. Davon habe ich gelernt. Der Divan hat michgezwungen, über alles, was ich musikalisch tue, nachzudenken.
GIBT ES NACH ALL DEN JAHREN EIN REZEPT, WER IN DAS ORCHESTER PASST UND WER KEINESFALLS?
Es müssen begabte Leute sein. Sie müssen neugierig sein. Und sie müssenwissen, dass bestimmte Dinge nicht erwünscht sind. Zum Beispiel dieForderung nach einer militärischen Lösung für den Konflikt. Es ist keinOrchester für Versöhnung und Frieden, was gerne behauptet wird, das kannMusik allein gar nicht leisten, aber der Glaube daran, dass wir Seite an Seiteleben können, der ist schon wichtig. Ein Musiker, der in den Divan kommt, und so nicht denkt, der bleibt auch nicht.
GENAU GENOMMEN HAT SICH DOCH IN DEN 15 JAHREN WEDO AUCH IM NAHEN OSTEN NICHT VIEL VERÄNDERT?
Oh doch. Es ist politisch schlechter geworden. Es gibt viel mehr hoffnungsloseMenschen. Auf beiden Seiten.
IN BERLIN-MITTE, AUF DER RÜCKSEITE DER STAATSOPER, WIRD GERADE IHRE NEUE BARENBOIM-SAID-AKADEMIE ERRICHTET. IM HERBST 2016 SOLL SIE DEN BETRIEB AUFNEHMEN. WIRD DIE AUSBILDUNGSSTÄTTE KÜNFTIG MEHR DAS HERZ ODER DER VERSTAND DES ORCHESTERS SEIN?
Es ist eine Akademie auch für das West-Eastern Divan Orchestra. Ähnlich wiees die Akademien für die Staatskapelle oder die Berliner Philharmoniker sind. Der Unterschied der neuen Akademie ist, dass die Musiker lernen, auchaußerhalb der Musik zu denken. Mein Arbeitstitel für das Curriculum lautet: dasDenken mit den Ohren. Sie werden sich mit philosophischen Texten undKonzepten beschäftigen. Meine Aufgabe ist es, das Denken in der Musikumzusetzen. Das halte ich für sehr wichtig.
WENN DAS PHILOSOPHISCHE DENKEN FÜR MUSIKER SO WICHTIG IST, WARUM MACHEN ES DANN DIE ANDEREN AKADEMIEN WIE DIE IHRER STAATSKAPELLE NICHT?
Ich habe die Gedanken gerade erst entwickelt. Vielleicht kommen wir an denPunkt, dass wir es bei der Kapelle auch machen werden. Aber zunächst ist es fürdie jungen Musiker aus dem Nahen Osten gedacht.
WIE WIRD ES MIT DEM WEDO WEITER GEHEN? HABEN SIE EINE VISION?
Ich glaube nicht, dass das West-Eastern Divan Orchestra ein Fulltime-Orchesterwird. Das geht gar nicht. Berlin braucht kein weiteres Orchester. Das ist in Wienoder Paris ganz ähnlich. Auf Malta oder den Kanarischen Inseln werden wirnicht leben wollen. Auch ich nicht. Aber wir werden unser Repertoire weiterentwickeln. Als wir 1999 anfingen, hatten 60 Prozent der Musiker nie in einemOrchester gespielt. Manche hatten noch nie ein Orchester live gehört. Wir warenschnell in der Lage, ein professionelles Orchester zu entwickeln. Das Geheimnisist schnell erklärt. Auch andere Jugendorchester sind hervorragend, könnenhochbegabte Musiker zusammen bringen. Wir aber pflegen über die Projektehinaus die Kontinuität, auch, indem wir unseren Musikern Stipendien anMusikhochschulen vermitteln.
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